Apple : Alerte au brevet antipiratage

La demande de brevet n°20070288886 fait beaucoup parler d’elle ces jours-ci, voir par exemple chez MacGeneration et Mac4ever, entre autres.

Mais de façon assez surprenante, ces dépêches ne parlent que de la protection de Mac OS X, alors que le brevet parle de plate-forme matérielle et logicielle, en utilisant Mac OS X comme un exemple. De plus, on trouve bien dans le document cette information intéressante : « Illustrative hardware platforms include, but are not limited to, personal computers, server computer systems, personal digital assistant devices and mobile telephones. While the claimed subject matter is not so limited, the following embodiments of the invention, described in terms of Trusted Platform Modules (« TPMs ») and operating system software from APPLE COMPUTER, INC. of Cupertino, Calif., are illustrative only and are not to be considered limiting in any respect.« . Donc, ça pourrait être une protection sur le système, mais aussi une protection sur… autre chose. Comme un téléphone, ou une sorte de PDA. Ou peut-être même… un iPod ?

Et ça tombe bien, puisqu’en fait ça pourrait aussi décrire la méthode utilisée par Apple pour limiter le piratage des jeux sur l’iPod, comme l’explique Daniel Eran Dilger sur son blog. Et ce type de protection pourrait tout à fait être une méthode valable pour limiter le piratage d’applications pour l’iPhone à partir… d’iTunes. Car il ne faut pas trop se leurrer : il est quasiment sûr qu’Apple va utiliser iTunes pour proposer au téléchargement et protéger les applications pour iPhone et iPod Touch. Notons que la protection ne fait pas forcément appel à un système de protection nécessitant un appel toutes les cinq à dix minutes à la maison-mère : cela peut être un simple contrôle local, directement via iTunes.

Par ailleurs, il ne faut peut-être pas s’inquiéter trop pour l’intégration de ce type de technologies dans Mac OS X : si Apple s’amusait vraiment à intégrer ce type de protection, elle aurait tout à y perdre : d’abord, il serait extrêmement difficile d’utiliser un système comme le mode Cible Firewire, alors que c’est une des grandes forces du Mac. Et en terme d’image de marque, cela serait carrément destructeur.

De plus, il est à noter que si Apple fait confiance à ses utilisateurs pour limiter le piratage de Mac OS X, ces derniers le lui rendent bien, par exemple en se procurant le pack familial de Mac OS X : pour 70€ de plus que la licence unique, vous pouvez utiliser Mac OS X sur 4 postes supplémentaires dans un cadre familial. La seule différence entre la version standard et le pack familial, c’est… le sticker « Version familiale 5 postes » sur la boite. Le reste du contenu de la boite est identique. Et ça marche : John Gruber expliquait au moment de la sortie de Leopard que la version familiale représentait un quart des ventes de Mac OS X via son affiliation Amazon. C’est à dire qu’un quart des acheteurs acceptait ce système de confiance… Une confiance qu’Apple serait malvenue d’entamer.

Enfin, ce n’est pas parce qu’un brevet est déposé qu’il sera utilisé. Apple a par le passé déposé des brevets qui n’ont jamais été mis à profit…

C’est pour toutes ces raisons qu’il convient de ne pas trop crier au loup ni même d’envisager le passage immédiat à Linux. Même si Apple pourrait utiliser une technique de contrôle des logiciels installés, il est probable que cela soit fait dans un cadre qui profite à l’utilisateur. Si Apple a imposé les DRM sur iTunes Store, elle a été la première à militer pour le retrait des DRM sur la musique. Apple est sûrement plus confiant en ses clients que Microsoft… et il n’y a sûrement pas trop d’inquiétudes à avoir pour que ça change dans le futur.

Enfin, je l’espère. Ou alors je suis vraiment trop naïf…

4 commentaires sur “Apple : Alerte au brevet antipiratage”

  1. Moi je veux pas dire mais sur MacGe la phrase c’est « Le second [brevet] entend proscrire le fonctionnement d’un logiciel sur un matériel – ordinateur comme téléphone – pour lequel il n’aurait pas été autorisé. »

    Je vois pas de mentions exclusive ou non de Mac OS X :-)

  2. « Et pouquoi pas une laisse dans le cul? » dixit Silester Stalone dans Demolition Man. Je sais, mes références culturelles sont à la hauteur de mon intellence, je sais, je sais…

  3. c’est vrai que la généralisation des DRM va à contre-courant de la volonté d’Apple de les retirer. à moins qu’ils voient la chose différemment en ce qui concerne les logiciels…
    dans le cas du matériel, peut-être est-ce une solution antivol?

  4. Monsieur Lionel revient sur le fameux brevet avec une piste intéressante. Comme j’aime le croire aussi, le fameux brevet n’aurait d’utilité que pour bloquer les pessesseurs (elle est bonne celle-lat’) de PC qui veulent installer le bô Mac OS X sur leur laides machines.
    Il faut savoir que c’est déjà possible pour certaines versions de Tiger via une couche VMWare mais avec des limitations de fonctionnalités. Certains prétendent aussi avoir vu fonctionner le félin en natif sur PC, mais je crois plus au père Noël qu’a leurs balivernes connaissant les problèmes de BIOS et de driver de premier niveau.
    Rappellons nous également que VM Ware annonçait haut et fort avoir une solution de virtualisation viable propre et honnète, reprise en canon par le challenger Parallels, mais qu’ils avaient pas le droit sinon ils se feraient disputer par Steeve lui-même en personne et que ça leur fait peur.
    Si l’on écoute un temps soit peu, juste comme ça hein, ce qui se passe « chez les autres », on commence à entendre de plus ne plus distinctement le joli nom d’EFI. Le BIOS étant pur l’instant une barrière infranchissable pour l’installation de Mac OS X sur les machines sans traces de doigts, l’avènement de l’EFI va sans nul doute s’affranchir de l’obstacle.
    Conaissant Steeve et son oeil bionique capable de voir loin (OK, pour l’Apple TV, il avait un orgelet), il sent le vent venir et veut protéger son trésor des méchants pirates qui poindrent à l’horizon. On peut penser que c’est perdu d’avance car en informatique rien n’est incontournable, mais encore une fois, on peut faire confiance à notre bon Steeve. Le firmware de l’iPhone en est la preuve, avec sa clé de cryptage longue comme un bras de tarzan apès une cure d’un mois de chewing-gum. Tiens au fait! Il est t’y pas en Mac OS X le nouveau joujou qui passe à la télé? Ben si monsieur. Tiens ça fait une pièce en plus au Puzzle : une petite clé de cryptage pour le dessert. Y pu qu’a rassembler tout ça et à servir. En tout cas c’est ce que je crois moi.
    Si y en a qui vôtent pour moi, qu’ils lèvent la main. Guillaume, tu peux compter.

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