Slate.fr et la mauvaise foi

Slate.fr se démarque une nouvelle fois par un article absolument ridicule : selon eux, Apple devrait autoriser n’importe quel périphérique à pouvoir se synchroniser avec le contenu de l’ordinateur via iTunes.

Outre le fait que cela demande à Apple de s’occuper de la gestion de périphériques tierce-partie et à assurer leur support (ce que personne ne fait, pas même Microsoft) avec son logiciel, il faudrait aussi arrêter de penser que Palm est un gentil ch’tit n’ange et que Apple c’est le gros méchant qui veut rien que les bloquer.

La vérité, c’est que chez Palm, ce sont des grosses feignasses, et qu’ils ont été bien plus pourris qu’Apple par le passé. Souvenez-vous : il y a quelques années, Palm a vendu de nombreux périphériques capables théoriquement de se synchroniser avec le Mac. Théoriquement, c’est le mot : car si Palm a un jour racheté Claris Organizer pour permettre la synchro, son développement était tellement buggé que la plupart des possesseurs de Palm se sont rués sur des solutions tierce-partie payantes, comme The Missing Sync. Et pour avoir eu en ma possession un LifeDrive durant quelques temps, je peux confirmer que ces solutions étaient parfaitement fonctionnelles, et bien meilleures que celles fournies par Palm.

Alors, où est le problème aujourd’hui ? Pas compliqué : il semble que Jon Rubinstein, ancien d’Apple et désormais dans le top trois des boss de Palm, en veuille quelque peu à Steve Jobs de s’être fait lourder, et a décidé de taper là où ça fait du bien pour lui et du mal pour Apple. En clair : « Apple bloque la synchro du Palm ». Non : Apple empêche Palm de faire croire que son appareil est un produit qu’il n’est pas, ce qui est de la malhonnêteté de la part de Palm. Si Palm était honnête, elle aurait arrêté les frais dès le deuxième blocage, et se serait dite « bon, ben achetons une licence Missing Sync à Markspace, et vendons-la avec chaque Palm », fin de l’histoire. Ou mieux, elle aurait créé sa propre soluce de synchro, comme l’a fait RIM récemment pour le BlackBerry. Mais non : Palm, redresseur de torts, décide d’aller jusqu’à contourner les règles de l’USB Consortium en faisant croire que son appareil est fabriqué par Apple. Woah.

« Apple est hypocrite », selon l’auteur du torchon de Slate. « L’iPod aurait été un fiasco si Microsoft l’avait empêché de se brancher sur des PCs. ». Euh, et le soft de synchro, c’est Microsoft qui l’a fourni sur PC ???

« La dernière version du Mac OS peut même automatiquement se synchroniser avec Microsoft Exchange – quelque chose que même Windows ne permet pas ». Apple a fait quoi ? Elle a acheté une licence ActiveSync à Microsoft. Et alors ?

« Palm est obligé de s’en remettre à un piratage parce qu’Apple ferme toutes les voies légales d’accès – en rendant illégale cette même compatibilité qui a longtemps été la raison d’être d’Apple. » Et non, et c’est bien le problème. Si la synchro était impossible sans Apple, Missing Sync n’aurait aucune raison d’être.

Quand à l’argument Samba, il est bidon : Microsoft pouvait ne pas aimer Samba, mais son fonctionnement basé sur du retro-engineering ne pouvait être soumis à caution.

Alors, qu’Apple impose parfois des méthodes limites de verrouillage, pourquoi pas, mais dire qu’Apple bloque la synchronisation d’iTunes est juste de la mauvaise foi. La seule chose qu’Apple bloque, ce sont les méthodes plus que limites de Palm. Si ces derniers veulent fournir leurs outils de synchronisation, les API de synchro via MobileMe sont publiques, et il n’y a pas de difficulté à synchroniser le contenu d’iTunes pour le Pre. Il faut juste que les développeurs de Palm se mettent vraiment au boulot, et arrêtent de faire croire qu’ils sont trop gentils. Imposer à ses clients le jeu du chat et de la souris est un danger pour Palm, pas pour Apple : au bout d’un moment, ce seront les clients qui en auront marre.

Ah, et qu’on arrête avec le monopole d’iTunes et de l’iPod : Apple n’a rien imposé, les clients ont toujours été libres d’acheter leur musique ailleurs que sur iTunes Store, l’iPod n’a jamais été le seul baladeur MP3 du marché, et les DRM ont été imposés par les majors, pas par Apple.

10 commentaires sur “Slate.fr et la mauvaise foi”

  1. Ah merci ! Effectivement l’hypocrisie de Palm… surtout que d’autres appareils se synchronisent très bien avec iTunes grâce évidemment via un « plug-in » maison, alors bon…

  2. Ça soulage un peu de voir qu’on est pas le seul à penser ça de Palm (et du Pre) =D

  3. finalement notre société a toujours un problème avec la diabolistion de la réussite, adepte d’Apple depuis le début pour sa facilité et son esthétisme, je ne suis pas informaticien mais utilisateur et depuis des années je les remercie de mettre tout ces outils à ma disposition. Apple aime notre argent surement, mais les autres nous prennent pour des andouilles la plupart du temps.C’est bien dommage pour un site comme slate de se fourvoyer de la sorte, ou alors c’est de l’incompétence ce qui revient in fine au même.

  4. Ahhhhh, ça fait du biennnnnn.
    Punaise, je le dis pas souvent, je laisse couler par ce que le débat est interminable avec ceux qui attaque avec ce genre d’arguments, mais c’est exactement ça…
    Mare desfois de tr****c qui ne savent même pas de quoi ils parlent.

    Merci !

  5. Merci, merci, MERCI !!
    Au passage, si tu sais comment flamber la gueule des crétins qui trollent sur MacGé et MacBidouille depuis des années, je suis preneur.

  6. En même c’est pas étonnant ! Slate n’appartient-il pas à MSN (Microsoft) ? Du moins c’est le cas pour la version US.

  7. Ping : Tweets that mention Serial Serveur » Blog Archive » Slate.fr et la mauvaise foi -- Topsy.com

Les commentaires sont fermés.