En un mot : oui.
En plusieurs : si Apple est clairement menée par Jobs, ce dernier a totalement infusé son esprit, ses idées, et a su s’entourer pour que « l’esprit Apple » survive à sa disparition. Les comparaisons sont faciles, et surtout il est courant d’entendre rappelé qu’Apple a failli disparaître en 1985 quand Jobs est parti.
Mais la situation était alors très différente alors : ce qui a tué Apple, c’est d’avoir été oublié ce qui faisait son esprit. Le départ de Jobs a été brutal, violent, une cassure très nette, qui a permis à une certaine technocratie de se mettre en place sous la houlette de Sculley. Apple était une entreprise qui lançait beaucoup de projets, sûrement trop, et manquait cruellement de « focus ». Combien de projets morts-nés ont quand même été lancés sur le marché ? Aujourd’hui, même si Apple n’a pas décidé de communiquer sur « l’après-Jobs », ce n’est pas pour autant que le plan de secours n’existe pas. La situation d’Apple était par ailleurs bien plus fragile en 1985 qu’en 2011. La société a changé, sous l’influence de Jobs : elle s’est métamorphosée dans son organisation, elle a su remettre le design et l’expérience utilisateur au cœur de son expérience.
Évidemment, il n’est pas interdit de penser que la disparition de Jobs serait compliquée à gérer, mais de là à estimer qu’Apple pourrait refaire toutes les erreurs du passé, il y a un gouffre. Surtout que ce n’est pas la première fois que Jobs s’éloigne d’Apple. Lors de son dernier retrait (de janvier à septembre 2009), l’action Apple a pris près de 90%. Lors de l’annonce du retrait de Jobs la semaine passée (certes annoncée à un moment stratégique, un jour férié et juste avant l’annonce des résultats), l’impact a finalement été négligeable (-2%).
Que l’on considère que Jobs soit un génie ou non, il est clair qu’il a su faire remonter Apple tout au sommet et s’entourer de collaborateurs de haute volée (ceux qui posaient problème ou n’ont pas su s’intégrer ont été virés sont déjà partis). Apple est la deuxième entreprise américaine en terme de capitalisation boursière, même s’il s’agit par essence d’une estimation volatile d’une entreprise, ce n’est pas rien. Évidemment, quand on est quasiment au sommet, on ne peut que descendre… et sans Jobs, l’amabiance sera sûrement différente. Peut-être que l’entreprise changera quelque peu. Mais de là à annoncer la disparition de l’entreprise, il y a un pas qu’il ne faut pas franchir. Surtout quand on est journaliste, chroniqueur ou analyste, ces corps de métier ayant le plus fort taux d’erreurs sur les prévisions concernant Apple, son futur ou ses produits :-)
Dans tous les cas, bon repos à Steve Jobs. Vu le travail accompli depuis 14 ans, ce n’est pas moi qui lui en voudrait s’il décidait de se retirer définitivement. Il l’a, plus que tout autre, par sa passion et le résultat accompli, très largement mérité.
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Mouais… Deux ou trois petites choses :
– Essaye de t’assoir sur un tabouret à deux pieds. (Google)
– Steve Jobs a mis en place une mécanique au sein d’Apple. Il y a des bras droits, mais aussi une véritable culture d’entreprise, une vision partagée de haut en bas, un culte du polish et de la qualité, un sens de l’ergonomie, la force de dire « Non », etc.
Je ne suis pas inquiet pour la feuille de route des 5 ans à venir.
(Copier-Coller FTW)
. Jeu : Il manque un « ou » dans le texte. Sauras-tu trouver où ?
. « Il y a des bras droits, […], un culte du polish et de la qualité, un sens de l’ergonomie, la force de dire « Non », etc. » : Those are not the droids we are looking for.
Merci pour ces voeux !
Oui, je suis toujours là !
Dany